Si vous avez le SOPK, que vous êtes en surpoids ou que vous cherchez un chirurgien humain, passez votre chemin.
Je suis allée consulter ce chirurgien il y a deux semaines dans le but d’obtenir des informations sur une opération pour mon asymétrie mammaire marquée. Il m’a fallu deux semaines pour me remettre des propos violents que ce médecin s’est permis de me tenir et être capable de rédiger cet avis. Lors des questions au début du rendez-vous, j’ai précisé que j’avais le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), diagnostic posé il y a bientôt cinq ans.
En premier lieu, ce professionnel de santé s’est permis de juger la différence de taille entre mes deux seins, me demandant, au vu de cette forte asymétrie, pourquoi je n’étais pas venue consulter plus tôt. Je lui ai répondu que j’avais voulu accepter mon corps tel qu’il était, de manière naturelle, sans intervention chirurgicale. À cela, il m’a répondu : « Franchement, vivre avec son corps de manière naturelle avec une telle différence... Vous auriez pu vous faire opérer dès vos 13 ans. Franchement, vous êtes résiliente. Des femmes viennent avec de toutes petites différences, et vous, avec un tel écart, vous ne vouliez pas vous faire opérer. »
Après ce jugement délicat, j’ai également eu droit à un commentaire sur mon poids, qui a commencé par : « Vous comptez faire quelque chose pour votre poids ? » Lorsque je lui ai demandé ce qu’il entendait par là, il m’a répondu que j’étais en surpoids et que, pour ma santé, je devais maigrir (pour éviter cholestérol, diabète…). Il a ajouté qu’il serait préférable que je perde du poids avant l’opération, car une perte de poids après celle-ci modifierait la forme de mes seins. Il m’a dit, et je cite : « Il s’agirait de vous prendre en main. »
J’ai alors répondu qu’avec le SOPK, qui est un dérèglement hormonal, la perte de poids était difficile, que je faisais de la résistance à l’insuline et subissais des crises inflammatoires en fonction de mon alimentation. Malgré le sport que je pratique et les ajustements alimentaires faits avec l’aide d’une diététicienne pour s’adapter à mes symptômes du SOPK, mon corps ne veut pas perdre de poids. Il m’a alors rétorqué : « Vous savez, il faut complètement démédicaliser la perte de poids. Les médecins vous donnent des diagnostics, mais la perte de poids n’a rien à voir avec les maladies. Moi, je sais comment faire : il faut finir un repas en ayant encore faim. Les gens qui n’arrivent pas à perdre du poids, c’est parce que leur assiette est trop remplie. » Je précise que cette discussion a eu lieu pendant que ma poitrine était dénudée. Par la suite, je me suis complètement refermée et je n’arrivais plus à parler, rendue muette par la violence de ses propos et jugements, alors même que je connaissais ma maladie et les effets qu’elle a sur mon corps. Il s’est encore permis des remarques déplacées en prenant notamment l’exemple du youtubeur Inoxtag : « Vous voyez le jeune qui a gravi l’Everest ? Ça, c’est un vrai défi. Après, chacun son Everest, mais perdre du poids, ce n’est pas si difficile. » Et enfin, tout en jugeant encore mon corps, il a ajouté : « Vous savez, il est important que vous perdiez du poids avant d’avoir des enfants. Vous êtes encore jeune, et c’est important pour l’avenir. » Cette phrase prouve qu’il ne connaissait absolument pas le SOPK, qui est la cause la plus fréquente d’anovulation et l’une des principales causes d’infertilité.
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