suite de l'avis précédent :
Face à la violence de ces propos tenus par un chirurgien – qui n’est ni endocrinologue ni spécialiste du SOPK – poussant à des comportements alimentaires dangereux sous prétexte qu’un surpoids serait forcément synonyme de mauvaise santé, je me suis sentie honteuse de mon poids et de mon corps. Je suis venue pour un complexe important, et ce praticien s’est permis de juger ouvertement mon plus gros complexe. Le SOPK, comme de nombreuses maladies touchant les femmes, n’est pas suffisamment documenté, et certains praticiens ne sont pas à jour sur leurs effets. Ce n’est pas la première fois que je suis confrontée à un médecin non spécialiste, qui se permet pourtant de contredire mes symptômes.
Je souhaite rappeler les effets du SOPK sur les difficultés à perdre du poids. Chaque symptôme du SOPK varie d’une femme à l’autre, mais voici quelques explications :
1) La résistance à l’insuline : avec le SOPK, le corps est souvent moins sensible à l’insuline, ce qui complique la gestion des sucres et provoque :
- Une augmentation des fringales, surtout pour les sucres rapides,
- Une difficulté à équilibrer la glycémie, favorisant le stockage des graisses,
- Une inflammation chronique.
Bilan : la perte de poids est alors freinée, même avec un déficit calorique.
2) L’inflammation chronique liée au SOPK :
- Ralentit le métabolisme,
- Favorise le stockage des graisses,
- Accroît la fatigue,
- Augmente la surproduction d’androgènes et altère la sensibilité à l’insuline.
3) L’hyperandrogénie (taux élevé d’androgènes, hormones masculines) :
- Favorise le stockage des graisses, notamment autour du ventre,
- Perturbe les signaux de faim et de satiété
Bilan : une composition corporelle plus difficile à modifier et une perte de poids plus compliquée.
4) Déséquilibres hormonaux : un cycle hormonal perturbé impacte :
- Le niveau de cortisol, augmentant le stress et le stockage des graisses,
- L’équilibre entre œstrogènes et progestérone, rendant la perte de graisse plus difficile.
5) La fatigue chronique, due au dérèglement hormonal et à la résistance à l’insuline :
- Réduit la motivation et la capacité à bouger,
- Favorise les envies de sucres rapides,
- Altère le sommeil, impactant le métabolisme.
Je conseille donc à ce médecin de se documenter avant de se prononcer sur le SOPK, et d’ailleurs de manière générale d’éviter tout jugement sur le corps des femmes quand votre salaire dépend des complexes des femmes sur leurs corps que, de plus la société construit :
« Un des symptômes les plus courants du SOPK est le surpoids. En effet, comme le soulignent Torre et Fernandez (2007), le pourcentage de femmes souffrant des ovaires polykystiques et ayant un surpoids est estimé entre 50 % et 70 % » (Gendre, 2021).
Dason, E. S., Koshkina, O., Chan, C., & Sobel, M. (2024). Diagnostic et prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques. Canadian Medical Association Journal, 196(13), E449 E459.
Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) · Inserm, La science pour la santé. (s. d.). Inserm.
Je recommande plusieurs ressources pour mieux s’informer sur le SOPK :
- Le compte instagrame SOVA
- Le compte sur les réseaux sociaux Ascher – SOPK Girl (de qui j’ai repris les infos sur le lien être SOPK et difficultés à perdre du poids).
- Association Asso'SOPK